Le cœur rempli de gratitude
Ce samedi 14 juin 2025, j’ai vécu l’un des moments les plus intenses de ma carrière en remportant le Zarauzko Triatloia, l’un des triathlons les plus emblématiques d’Espagne, niché entre mer et montagne, dans les paysages majestueux du Pays basque. Ce triathlon, c’est bien plus qu’une course, c’est ce que le sport a de plus beau à offrir : des inconnus passionnés qui deviennent ta force, un peuple qui te pousse à te dépasser, une émotion qui ne s’explique pas, mais qui se vit, ensemble. Remporter Zarautz, c’est plus qu’une victoire, c’est l’émotion, l’effort, la joie pure avec des spectateurs incroyables qui ont mis une ambiance de feu du début à la fin.



Une natation sauvage et exaltante


Le départ a été donné à 14h pour les femmes. J’ai adoré ce format qui nous permettait de partir avant les hommes élites. Nous sommes parties depuis la plage de Getaria et avons rejoins à la nage 2.8km la charmante ville basque de Zarautz. Le parcours longeait la côte avec une eau, à 19,9 °C agréable mais très agitée. J’étais dans mon élément. Aux côtés de la Polonaise Alicja Ulatowska, j’ai pris la tête très tôt. Nager en tête dans une mer qui te secoue dans tous les sens, sans ligne, sans repère, c’est un vrai défi mental et physique, pas facile de garder le cap. Bravo à toutes les athlètes, car c’était une natation challengeante : braver cette traversé est déjà une performance en soi.


Image @amarierretratua & @unaialberdi22
En sortant de l’eau en tête, une foule immense m’attendait sur la plage de Zarautz. C’était irréel. J’ai levé les yeux un instant, j’ai entendu les cris, vu les sourires, senti cette vague d’encouragements me traverser. Je crois que j’ai vécu là un des plus beaux moments de ma vie de triathlète. J’ai savouré cet instant à 200% pendant que je courais chercher mon vélo.



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Un parcours vélo exigeant… et spectaculaire
Après une transition rapide, j’enfourche mon vélo pour affronter les 80 km d’un parcours changeant, sinueux, trempé… et absolument magnifique. Deux boucles, trois fois la montée du port de Meagas, et surtout le mythique mur de San Blas, avec ses pentes à près de 20 %.
Il a plu tout du long, sans interruption. Les routes étaient glissantes, les descentes techniques. Il fallait être concentrée à 100 %, adapter chaque virage, jouer avec l’instinct. Mais j’étais bien, solide et en confiance totale.


Image @oblanco78 & @fotorunners.es
Et surtout… les spectateurs. Mon dieu, les spectateurs. J’en ai des frissons rien qu’en y repensant. Postés dans les pentes raides, criant mon prénom, tapant sur les barrières, courant à côté de moi comme dans une étape du Tour de France. Le public basque est une légende, et je comprends pourquoi. Ils m’ont poussée dans chaque montée, ils m’ont donné des ailes. Grâce à eux, j’ai tout donné jusqu’au sommet sans jamais poser pied à terre. Ils m’ont portée. Vraiment.
À l’arrivée de la deuxième boucle toujours en tête, j’avais 4 minutes d’avance sur la Française Morier, et plus de 7 minutes sur Łagownik et Borbón. Mais je savais que rien n’était encore gagné.




Image @amarierretratua
Une course à pied sous les vivas
Trois boucles de 6,2 km autour de la ville, sous la pluie mais avec une ambiance de feu. À chaque coin de rue, à chaque relance, il y avait des visages, des voix, des cloches, des encouragements. C’était électrique. Je me suis sentie portée, transcendée. Même dans les moments de doute ou de douleur, il suffisait de lever la tête pour retrouver le sourire. Et puis il y a eu ces enfants…
Sur le bord de la route, ils tendaient leurs mains, les yeux brillants. J’ai donné des high five à tout ce petit monde avec le plus grand sourire du monde. À chaque claquement de main, je sentais mon énergie revenir. C’était comme un carburant magique. Ce genre de moment, c’est une leçon de joie et de partage. Mais il y a eu aussi un moment de doute.



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Au deuxième tour, alors que la fatigue s’installait et que ma poursuivante était revenue à 2 minutes, j’ai croisé le regard de mon frère Jeevan. Il m’attendait au bord du parcours, et ce qu’il m’a transmis sans un mot m’a transcendée. Ce regard disait : « Tu peux le faire. Continue. » Et c’est exactement ce dont j’avais besoin. Ce lien fraternel, ce soutien puissant, m’a redonné confiance et m’a aidée à finir la course en beauté. J’ai gardé un bon tempo, concentrée, sans jamais me relâcher. Et quand j’ai atteint le dernier km j’ai compris que je tenais ma victoire. Alors, j’ai levé les yeux, j’ai regardé cette foule si proche, si présente. Et j’ai savouré. Le dernier kilomètre… c’était de la magie. Une ligne droite, des applaudissements qui résonnent dans tout le corps, des frissons à chaque pas. Et cette sensation que le cœur déborde. J’ai franchi la ligne d’arrivée en 3h59min05sec, avec 19 minutes de mieux que le précédent record de l’épreuve. Mais ce n’était pas juste une victoire : c’était une émotion collective.


image @zarauzkotriatloia
Une victoire partagée
Remporter le Zarauzko Triatloia, c’est surtout un cadeau émotionnel. Ce que je retiens, au fond, c’est l’humain. Ce public incroyable, qui donne sans rien attendre. Mon frère Jeevan, présent à mes côtés, l’entendre crier mon nom dans les rues de Zarautz… ça n’a pas de prix.
Les bénévoles trempés mais souriants. Les athlètes, tous, qui ont bravé les éléments avec courage. Car cette course était exigeante, brutale par moments. Et chaque personne qui a franchi cette ligne, quelle que soit sa place, est un véritable vainqueur.
Je termine cette aventure remplie de gratitude. Pour cette course mythique, pour mon frère à mes côtés, pour l’organisation irréprochable, et pour tous ceux et celles qui étaient là, sous la pluie, pour nous pousser à nous dépasser. Merci.
J’ai pris un plaisir fou du début à la fin.
Une course qui ne s’arrête pas à la ligne d’arrivée, rien que d’y penser cela me donne les frissons. Elle restera gravée dans mon cœur.


Image @amarierretratua
Magnifique course suivi en famille ! Une nouvelle fois plein d’émotions partagées….. merci
Merci pour le soutien incontestable !
Bravo Alanis et merci de partager ces émotions fortes! J’ai grand plaisir à te suivre et te le redis: je suis très fière de toi.
Thérèse